Article publié le 13/04/2023

📣 Alerte sur Mobili-Pass® 

Un courrier d’Action Logement aux entreprises cotisantes annonce la fin du Mobili-Pass® pour la fin juin 2023.

La première victime de l’annonce brutale de la fin du Mobili-Pass® pour juin 2023 est notre confrère et adhérent Ma Nouvelle Ville dont l’actionnaire, Action Logement, a décidé de stopper les activités au 30 juin.

Nos pensées vont à toute l’équipe et spécialement à David Gabriel, notre référent chez eux.

Pour eux, pour nous, nous souhaitons continuer le combat et défendre un dispositif dont le seul tort est d’être plébiscité par les employeurs et les salariés et d’être sous-doté.

L’enveloppe actuelle dévolue par AL pour le dispositif Mobili-Pass® est officiellement de 33 millions d’euros par an, soit une quinzaine de milliers de bénéficiaires, quand les missions réalisées par les sociétés de relocation se chiffrent en centaines de milliers par an et les déménagements pour motif professionnel avoisinent le million par an.

Alors, pourquoi une enveloppe limitée, voire réduite au vu des besoins ?

👉🏼 Action Logement est un organisme paritaire, géré par les syndicats salariés et patronaux, d’économie sociale et solidaire. Ainsi, le dispositif AL, outre sa fonction d’oxygéner les territoires, servait la vocation sociale de permettre à des cols bleus d’accéder à la mobilité et ainsi à de nouvelles compétences pour étoffer leur carrière.

Si l’on entend que les enveloppes ne sont pas extensibles à l’infini, le budget annuel dévolu au MP ne représente pas 1% du budget d’AL, mais surtout cette somme se traduit par l’octroi de dix MPs par mois pour chaque département de la République.

Face à l’accroissement de l’activité économique, de la publicité faite par Action Logement autour de ce dispositif (à la télévision), chaque année l’enveloppe s’épuisait de plus en plus vite pour laisser le dernier trimestre non couvert.

Or, au 4 avril de cette année, Action Logement informe les entreprises cotisantes que l’enveloppe annuelle sera tarie au 30 juin 2023 et qu’elle ne sera pas renouvelée, sans motif ni justification.

➤ Les premières victimes de ce soudain revirement sont les entreprises cotisantes. Satisfaites d’un produit simple, utile, calibré à leurs besoins, elles plébiscitaient le MP pour sa fonction première : améliorer la mobilité des salariés français.

Elles perdent aujourd’hui ce précieux outil.

➤ Les secondes, les salariés. Pour les salaires modestes, faire face aux frais d’un déménagement et d’une recherche de logement sont hors de portée.

➤ Les troisièmes, les sociétés de relocation. Action Logement, voyant le succès du MP avait décidé de lancer sa propre filiale de mobilité, Ma Nouvelle Ville, pour récupérer une partie de l’enveloppe octroyée. Contre l’avis de tous les experts juridiques, Ma Nouvelle Ville, filiale à 100% d’AL, a tenté de capter un tiers du marché.

Face à la fin programmée du MP et une gestion hasardeuse, AL a décidé de fermer Ma Nouvelle Ville au 30 juin et se sépare de la petite centaine d’employés qu’elle avait. Nos pensées vont à toute l’équipe et spécialement à David Gabriel, notre référent chez eux.

Dans son sillage, nombre de sociétés de relocation disparaitront à brève échéance, et avec elles, leur expertise unique servant d’accélérateur sur le marché local de l’emploi.

Dans une période où le concept d’attache est plus challengé que jamais par le télétravail, le nomadisme digital, les incubateurs, les zones franches, la réindustrialisation et autres, la mobilité est, pour les recruteurs, une condition absolue à tous les échelons de l’échelle hiérarchique alors qu’elle est plébiscitée par une nouvelle génération de salariés.

Alors, pourquoi stopper ? On accuse le gouvernement de lorgner sur le ‘trésor de guerre’ d’AL qui bénéficie d’une importante trésorerie. Le gouvernement Sarkozy, puis Macron, l’ont ponctionné, la dernière fois de 300 millions d’€.

Être ponctionné de 10% justifie-t-il d’abandonner 1%  sur le dos de l’attractivité des territoires et la carrière des moins capés ? Nous ne le pensons pas.

En tant que signataires d’une charte avec AL et partenaires désignés comme interlocuteurs, dès novembre 2022, nous avons adressé aux administrateurs d’AL une lettre ouverte pour émettre des propositions en vue de pérenniser le dispositif d’aide à la mobilité en l’améliorant et en renvoyant à la hausse le budget qui lui est dévolu. En effet, comment se satisfaire quand chaque année, le budget est épuisé après la rentrée scolaire et seules des acrobaties comptables permettent d’accompagner les salariés sans rupture d’égalité de traitement.

Ainsi, avec les critères actuels d’attribution, en fonction des aléas du climat économique, la demande réelle se situe entre le double et le triple du budget dévolu.

La solution d’AL pour accompagner le succès de leur produit et répondre au plébiscite de ses entreprises cotisantes ?

L’arrêt brusque et total du dispositif.

En tant que syndicat représentatif, nous ne pouvons nous satisfaire de cet état de fait et demandons aux autorités de sanctuariser l’aide à la mobilité professionnelle, sans laquelle tout désir de ramener notre pays au premier plan industriel sera un vœu pieux.

Pour cela :

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👉🏼 Manifestez votre soutien en vue de provoquer des négociations au plus vite !

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