Article publié le 23/04/2024

L’intelligence artificielle au cœur de nos métiers

Il est désormais acquis que la généralisation des intelligences artificielles génératives est en passe de provoquer une révolution dans nos environnements professionnels. Sans doute de même ampleur que la démocratisation de la micro-informatique dans les années 80 ou encore de l’arrivée de la téléphonie mobile 3G au tournant du millénaire.

 

La question n’est plus de savoir quand, mais comment l’intelligence artificielle va bouleverser nos activités professionnelles. Mais de quoi s’agit-il au juste ?

Qu’est-ce que l’IA générative ?

L’I.A. est un outil numérique, en ligne, d’automatisation des processus intellectuels. Pour répondre aux requêtes, il (elle ?) compresse toute la connaissance humaine disponible en ligne pour créer de nouveaux contenus. Aujourd’hui, on estime à 15 % les contenus en ligne générés sans intervention humaine. Les experts (peut-être une intelligence artificielle elle-même ?) pensent que d’ici à 2030, 90 % des contenus seront générés automatiquement.

Comment en est-on arrivé là ?

Grâce à la formidable progression des capacités de calcul des puces informatiques, Nvidia, la marque leader dans le domaine qui contrôle l’intégralité du marché, voit aujourd’hui sa cote plus élevée en bourse que l’intégralité du CAC40.

 

Alors, la data est-elle le nouvel eldorado, le ‘new oil’ ? Non. Grâce aux remarquables possibilités des puces et des investissements massifs, ce n’est même plus la donnée, mais la culture tout entière que les machines avalent. Dans le sens où l’intelligence artificielle est capable de tout “comprendre”, analyser et retranscrire.

 

C’est ainsi, notre culture est devenue une nourriture pour robots. Ce qui fait basculer l’intelligence artificielle du stockage à la création, (d’où son épithète “générative”) est sa possibilité à créer elle-même du contenu une fois bien saisi la demande (prompt).

 

D’ici à un ou deux ans, toute la culture mondiale sera intégralement captée par ses outils : droit, médecine, industrie, littérature, art… Le champ des possibles est immense, les risques et aléas tout autant.

Implication économique, sociale et environnementale

Pour la France, des experts se prennent à imaginer un gain de productivité dans le PIB de 400 milliards d’Euros. Des applications extrêmement techniques sont déjà à l’œuvre sans qu’on le sache (personnalisation de son compte sur les réseaux sociaux pour prendre en compte ses préférences, géré entièrement par I.A.). Mais aussi le petit chabot en bas à droite de l’écran qui vous propose de répondre à vos questions en langage naturel.

 

C’est là une des forces de l’IA, sa capacité à “comprendre” des instructions complexes dans un langage vernaculaire naturel (« je voudrais ouvrir un restaurant mexicain végétarien avec terrasse à l’est de la Volga, quel plat et quel prix SVP ? »).

 

Cette spécificité, qui a optimisé l’interaction humain-machine, est la clé de voûte de l’IA générative. Elle a aussi un nom : le prompting.

 

On imagine un marché de centaines de milliards de dollars pour les acteurs majeurs dans le seul domaine du ciblage marketing individualisé dans les années qui viennent. Mais tout cela a un coût financier. Des investissements énormes auxquels les états rechignent à consentir et une consommation d’électricité et d’eau pour les datacenter qui sera très rapidement, aux États-Unis, supérieure à sa production nationale. Ce qui entraîne des défis logistiques et écologiques majeurs pour demain.

 

L’Europe, elle, est bien placée dans cette course, car elle dispose de la culture, de cerveaux brillants et d’une relative capacité à investir. De plus, l’automatisation de simples tâches rébarbatives est plébiscitée en occident. Mais attention toutefois, des premiers retours montrent que de ne laisser à l’humain que la gestion de tâches ardues dans son quotidien n’améliore pas sa qualité de vie au travail.

Conclusion

La révolution se fera le jour où les administrations géreront leurs données par l’I.A. Nul doute que la France sera la dernière à emprunter cette voie sur le vieux continent. Pourtant, le Ministère du Budget s’est targué dernièrement de s’être servi de l’I.A. pour débusquer à moindre coût les piscines non déclarées en scannant des millions de clichés satellitaires.

 

On est en droit d’attendre des applications plus glorieuses de l’IA. Elle qui a pu, dans les mêmes services, analyser en moins de 30 minutes 3 000 amendements aux lois de finances pour les rendre cohérents.

 

À titre d’exemple, on peut imaginer un traitement de demande de visas complet d’une famille à différentes nationalités et différents statuts traités et validés par un service de l’État en 1 à 2 secondes…

 

Science-fiction ? On le saura le 28 novembre à Nancy où tout vous sera expliqué sur l’arrivée de l’IA dans nos métiers.

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