Article publié le 13/11/2023

La Fin du dispositif “Mobili-Pass” : un tournant pour le secteur de la relocation en France

La mobilité professionnelle en France est à un carrefour. Avec la suppression récente du Mobili-Pass et les défis croissants du marché de l’emploi et du logement, les acteurs du secteur sont confrontés à une nouvelle réalité.

Dans ce contexte de changements significatifs, Davy Maynard, trésorier du Syndicat National des Professionnels de la Relocation et de la Mobilité (SNPRM), partage (dans notre podcast) ses perspectives et ses inquiétudes. Entre la suppression du Mobil-Pass et les défis futurs, il offre un aperçu éclairant de l’état actuel et de l’avenir du secteur. 

 

Un contexte tendu

Ne nous voilons pas la face : les acteurs de la mobilité professionnelle, autrefois soutenue, se trouvent aujourd’hui dans une situation délicate.

Comme le souligne Davy Maynard dans notre podcast, « le marché de l’emploi est très tendu, tout comme le marché du logement ». Ces tensions rendent la tâche des professionnels de la relocation d’autant plus cruciale. Ils jouent un rôle de facilitateur entre ces deux marchés, mais se retrouvent aujourd’hui confrontés à des défis majeurs dont le premier est la fin du dispositif Mobili-Pass.

 

La fin du Mobili-Pass : un tournant pour le secteur

L’annonce de la fin du Mobili-Pass a été un véritable coup dur pour les acteurs de la mobilité professionnelle.

Cette aide, autrefois considérée comme une opportunité pour de nombreux salariés en transition, a été brusquement stoppée par “Action Logement”. « Nous avons trouvé que la décision était totalement injuste », précise Davy Maynard. “Elle n’a pas seulement affecté les employeurs, mais aussi les salariés qui comptaient sur ces accompagnements pour faciliter leurs déménagements et leurs transitions professionnelles”. Le Mobili-Pass était plus qu’une simple aide financière. Il représentait un soutien, une reconnaissance de l’importance de la mobilité dans le monde professionnel actuel. Son coup d’arrêt a donc eu des répercussions bien au-delà de l’aspect financier. Il remet en question la valeur accordée à la mobilité professionnelle et pose des défis majeurs aux acteurs du secteur. Les professionnels de la relocation, déjà confrontés à un marché de l’emploi et du logement tendu, ont dû faire face à une nouvelle réalité : travailler dans un environnement sans le soutien précieux du Mobili-Pass. Cela a nécessité une réflexion profonde sur la manière dont ils approchent leur métier et sur les services qu’ils offrent.

Dany Maynard souligne également la manière unilatérale, voire brutale, dont cette décision a été prise : ”sans consultation ni dialogue avec les principaux acteurs concernés. Cette approche a renforcé le sentiment d’injustice ressenti par de nombreux professionnels du secteur”.

 

Des acteurs mobilisés malgré les obstacles

Face à cette situation, les professionnels de la relocation ne sont pas restés les bras croisés. Ils ont entrepris de nombreuses démarches pour sensibiliser les politiques, les syndicats et d’autres acteurs clés sur l’importance de la mobilité professionnelle. « On a fait effectivement pas mal de communication, de réunions auprès des députés, des sénateurs, du MEDEF », confie Davy Maynard. Cette mobilisation visait à sensibiliser les décideurs politiques et les syndicats sur les conséquences de la suppression du Mobilipass. Un arrêt des aides qui échappe aux professionnels de la mobilité.

Les négociations avec “Action Logement” et le gouvernement ont révélé des enjeux plus profonds, notamment la volonté de l’État de requalifier “Action Logement” en administration publique. Si cette requalification peut bouleverser le fonctionnement actuel et remettre en question de nombreux projets, elle fait des professionnels, des employeurs et des salariés, des victimes collatérales. “On s’est retrouvé un peu pris en étau dans le bras de fer entre “Action Logement” et le gouvernement”.

 

Se réinventer

Malgré ce raz-de-marée, Davy Maynard reste optimiste quant à l’avenir de la mobilité professionnelle en France. Il souligne l’importance de s’adapter et de trouver de nouvelles manières de travailler. « On était sur un marché qui était à 70 % subventionné. Maintenant, c’est tout un écosystème qui doit se rééduquer, se réinventer », explique-t-il.

La suppression du Mobilipass a des répercussions directes sur les salariés et les employeurs. Le trésorier du SNPRM insiste sur l’importance de trouver des solutions pour « faire en sorte que la profession puisse perdurer dans le temps », soulignant l’importance cruciale de la mobilité professionnelle dans le marché du travail actuel. Il est convaincu que la relocation a un bel avenir, à condition de persévérer et de continuer à sensibiliser les entreprises sur l’importance de ces services. « Pourquoi ça marche dans certains pays anglo-saxons et pas en France ? », s’interroge-t-il, soulignant que la France ne devrait pas être le seul pays où la relocation professionnelle ne pourrait pas exister.

 

Conclusion

Face à ces défis, quel est l’avenir de la mobilité professionnelle en France ?

La mobilité professionnelle est un enjeu majeur pour l’économie française. Les défis actuels, bien que conséquents, ne doivent pas occulter les opportunités qui se dessinent à l’horizon. Avec des acteurs déterminés et engagés. Le secteur a toutes les chances de surmonter les obstacles et de continuer à jouer un rôle clé dans le paysage professionnel français.

Il voit également des opportunités pour le secteur de travailler plus étroitement avec les entreprises : « Il faut que les entreprises arrivent à accepter le fait qu’il n’y a plus d’aide Mobili-Pass et que si elles ont besoin de nos services, elles devront les financer autrement ou directement”.

 

Pour aller plus loin, vous pouvez écouter l’épisode de Podcast dédié à ce sujet :

 

 

 

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